Panel presentation :
This panel proposes to consider various forms of musical knowledge through the phenomenon of institutionalization, that is to say the process of acknowledgment and formalization of a particular form by the establishment of public or private organizations that aim to promote, circulate and transmit it. As far as certain art forms are concerned, this movement takes root as early as the turn of the 20th century and is correlated to a dynamic of patrimonialization. We observe that some States have instituted Folk musical traditions as national cultural symbols, whereas others have withheld forms of Art music, which were previously performed in royal or princely courts, or in temples or sanctuaries belonging to them.
In an interdisciplinary approach combining Social anthropology and Ethnomusicology with an historical perspective, this workshop wishes to identify common dynamics of institutionalization of musical knowledge, as much as regional characteristics attached to various socio-political configurations under consideration. The social and aesthetical effects of the institutionalization will also be analyzed. Which changes on the social status of the artist and its role in the society brings the development of an amateur musical practice, or, inversely, the professionalization of the occupation of the musician? With the passage of time, is there any change, fracture, replacement as regards the practicioner, or on the contrary, is there a continuation in the social origin of performers? The vocabulary and the categories of music prove that cutural heritage policies of the previous governments favored negotiations in the context of new Republics, as the different case studies will point out. At times considered a model, at other times, a counter model by local intellectuals, Western Classical music itself proves to have undergone a varying status over the past century, depending on the country in question. How and in which context do we currently find the persistence of art forms which have not been promoted by the government? What is the nature of the support and legitimacy they receive? The ways and means of coexistence and circulation of « canonized » music practices and the non-institutionalized ones will thus be addressed.
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Résumé du panel :
Ce panel propose de s'intéresser aux savoirs musicaux en prenant pour angle d'approche le phénomène d'institutionnalisation, soit le processus de reconnaissance et de formalisation d'un savoir donné via l'établissement de structures publiques et privées visant sa promotion, sa diffusion ou sa transmission. Pour certaines formes artistiques, ce mouvement prend racine au tournant du 20e siècle et est corrélé à une dynamique de patrimonialisation. Tandis que certains États ont érigé des formes musicales populaires en emblèmes culturels nationaux, d'autres ont investi des musiques d'art cultivées dans les anciennes cours royales et princières ou dans les temples et sanctuaires associés.
Dans une approche interdisciplinaire croisant l'anthropologie et l'ethnomusicologie à une perspective historique, l'objectif de l'atelier est d'identifier des dynamiques communes d'institutionnalisation des savoirs musicaux autant que des particularités régionales, liées à la variété des configurations sociopolitiques rencontrées. Les effets sociaux et esthétiques de l'institutionnalisation seront également examinés. Quels changements sur le statut social de l'artiste et son rôle dans la société amène le développement d'une pratique musicale amateur ou, à l'inverse, la professionnalisation du métier de musicien ? Y a-t-il rupture avec un renouvellement des praticiens ou, au contraire, une continuité dans l'origine sociale des interprètes ? Apparent dans le vocabulaire musicologique autant que dans les catégories musicales employées, l'héritage culturel des régimes politiques précédents donne, souvent, lieu à des négociations dans le contexte des nouvelles Républiques, comme les études de cas le mettront en évidence. Tantôt érigée comme modèle, tantôt comme contre modèle par les intellectuels locaux, la musique classique occidentale jouit elle-même d'un statut varié selon les pays considérés. Enfin, comment et dans quels contextes des formes musicales non promues par le gouvernement subsistentelles ? Avec quels soutiens ? Il s'agit de s'attacher, ici, aux modalités de coexistence et de circulation des pratiques musicales « canonisées » et celles non institutionnalisées.