Description de l'atelier / Panel description
Jean-Yves Heurtebise  1, 2@  , Paolo Farah  3, 4@  , Gwennaël Gaffric  5, 6@  , Emmanuel Dubois  7@  , Vanessa Kopec  8@  
1 : Centre d'Epistémologie et d'Ergologie Comparatives  (CEPERC)  -  Website
CNRS : UMR7304, Université de Provence - Aix-Marseille I
29 Av Robert Schuman 13621 AIX EN PROVENCE CEDEX 1 -  France
2 : FuJen Catholic University, Department of French Language and Culture, Taipei (Taiwan).  (Fujen Catholic University)  -  Website
No.510, Zhongzheng Rd., Xinzhuang Dist., New Taipei City 24205 Taiwan (R.O.C.) -  Taïwan
3 : West Virginia University, Morgantown (USA).  (WVU)  -  Website
4 : gLAWcal Global Law Initiatives for Sustainable Development  -  Website
5 : Université Lumière Lyon 2  -  Website
Université Lumière - Lyon II
6 : Institut d'Études Transtextuelles et Transculturelles  (IETT)  -  Website
Institut d'Études Transtextuelles et Transculturelles
7 : Institut Thomas More  -  Website
8 : Aix-Marseille Université - UFR Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines  (AMU UFR ALLSH)  -  Website
Aix Marseille Université
29, avenue Robert Schuman - 13621 Aix-en-Provence cedex 1 -  France

Panel presentation :

On connait les adages chinois exprimant le décalage entre discours et réalité : 以羊易牛 ; 挂羊头卖狗肉. Le dernier adage « Accrocher une tête de mouton et vendre de la viande de chien » a pu être illustré par les problèmes liés à la sécurité alimentaire : en 2013, la police chinoise arrêtait 900 personnes ayant fait des profits d'un milliard d'euros en faisant passer de la viande de renard, de vison et de rat pour de la viande de bœuf. On peut aussi prendre l'exemple de ces hôpitaux de campagnes pourvus d'IRM sophistiqués mais dépourvus d'électricité.

Le but de cette série d'interventions est d'analyser les décalages entre discours et réalités en Chine en prenant comme angle de perspective les problèmes environnementaux au sens large. Il s'agira de se demander si le décalage entre discours et réalité qui semble consubstantiel à un État dont la légitimité repose sur la capacité à se convaincre qu'il peut convaincre les autres (desquels l'avis n'est pas sollicité) ne vient pas d'une conception hyper-performative du discours « vrai » comme ce qui a le pouvoir de faire la réalité. De ce point de vue, le contrôle de plus en plus aigu des opinions, notamment sur Internet, se pose moins, en Chine même, comme un problème moral et politique de liberté que comme un problème épistémologique et idéologique de vérité. Car la croyance en l'efficacité du vrai entraîne la croyance en la vérité de l'efficace. Si les années d'ingérence de « l'Occident » furent vécues de façon si traumatique comme une humiliation nationale séculaire, c'est parce que l'échec révèle une fêlure dans la vérité. Comme si la légitimité civilisationnelle devait passer par la victoire – si possible réelle, sinon imaginaire.

Dans le cadre de ce panel, nous allons donc examiner les différents aspects juridiques, philosophiques, environnementaux et géopolitiques des rapports complexes entre discours et réalité dans la politique chinoise (en tentant d'en analyser leurs différents modes d'articulations discursives : soft power, idéologie, propagande, political storytelling, wishful thinking, prophétie auto-réalisatrice, réécriture du passé, « faits alternatifs », fiction juridique, etc.).

 

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Résumé du panel :

Le but de cette série d'interventions est d'analyser les décalages entre discours et réalités en Chine en prenant comme angle de perspective les problèmes environnementaux au sens large. Nous allons examiner les différents aspects juridiques, philosophiques, environnementaux et géopolitiques du rapport complexe entre discours et réalité dans la politique chinoise en analysant leurs différents modes d'articulations discursives : soft power, idéologie, propagande, political storytelling, wishful thinking, prophétie auto-réalisatrice, réécriture du passé, « faits alternatifs », fiction juridique, etc.


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