Panel presentation :
In the 19th century, the uninterrupted Western expansion based on a more and more ambitious colonial project compelled imperial Powers to think more and more about how those they sent overseas had to be trained to implement the policies they devised. Administrators, judges, police officers, scientists, doctors—all colonial agents had to deal with foreign societies extremely different from theirs and which sometimes used to have powerful pre-colonial administrations which became marginalised, as in Asia.
According to territories and jobs, colonial careers were thus gradually set up, through competitive examinations or specialised training—in foreign languages, local law, ethnology or geography—supposed to make those agents abler to face the difficulties of colonial action.
Various problems nevertheless reduced the efficiency of those new requirements: uneven quality of the training and of the candidates, reluctance to associate indigenous populations beyond menial tasks which made more difficult the relationships between colonisers and colonised people, high staff turnover which hindered the good continuity of colonial action, limited budgets which led colonial agents to cumulate jobs they were not necessarily competent in, especially in the Pacific islands, etc.
The objective of our panel is to study how the problematic training of colonial agents was coped with in Asia-Pacific, through three examples: the 1830s changes in how judicial careers in Pondicherry were handled, the imperial careers of French cartographers sent in Indochina at the end of the 19th century, and the Australasian difficulties in conceiving a specific training for the administration of their colonies during the Interwar period.
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Résumé du panel :
Au XIXe siècle, l'expansion occidentale continue dans le cadre d'un projet colonial toujours plus ambitieux oblige les puissances impériales à penser de plus en plus la façon dont doivent être formés ceux qu'elles envoient outre-mer afin d'appuyer les politiques décidées en métropole. Qu'ils s'agisse d'administrateurs, de juges, de policiers, de scientifiques ou de médecins, ces acteurs coloniaux doivent en effet composer avec des sociétés très différentes de la leur qu'ils connaissent souvent mal et qui pouvaient être dotées à l'époque pré-coloniale d'administrations puissantes se retrouvant alors marginalisées, ce qui était le cas en Asie.
Selon les territoires et les métiers, des carrières coloniales sont ainsi progressivement mises en place, via des concours ou des formations spécifiques impliquant par exemple des enseignements en langue, ethnologie ou géographie censés rendre ces acteurs plus aptes à se confronter aux difficultés de l'action en milieu colonial.
Ces exigences nouvelles voient cependant leur efficacité limitée par de nombreux problèmes : qualité variable des formations comme des personnes intéressées par ces carrières, réticence à associer les populations autochtones au-delà des taches subalternes qui rend moins aisées les relations entre colonisateurs et colonisés, continuité de l'action entravée par des rotations du personnel parfois importantes, budgets limités pouvant conduire les acteurs coloniaux à cumuler des fonctions au-delà de leur champ de compétence, particulièrement dans le Pacifique, etc.
Notre panel se propose d'étudier l'évolution de cette question de la formation des acteurs coloniaux en Asie-Pacifique sur une centaine d'année de l'Inde à la Papouasie, qu'il s'agisse du bouleversement des carrières judiciaires à Pondichéry dans les années 1830, des carrières impériales des cartographes français envoyés en Indochine à la fin du siècle ou des difficultés australiennes et néo-zélandaises à concevoir des formations spécifiques pour l'administration de leurs colonies dans l'entre-deux-guerre.