Au Cambodge comme dans les sociétés post conflictuelles, tout un pan de l'histoire est oublié et refoulé face à l'urgence de reconstruire un pays dévasté par une décennie de guerres et de massacres. Parmi les "ignorés" de l'histoire, il y a les élites politiques et administratives qui ont disparu d'une façon tragique sous le régime khmer rouge (1975-1979). Les premières exécutions conjuguées à l'évacuation et à la transplantation brutale de cette population à la campagne ont suffi à décimer le reste de ses membres.
Nous nous proposons d'étudier l'histoire et la formation des élites féminines qui ont émergé au début du 20e siècle à travers deux institutions éducatives créées spécialement pour les filles, les écoles Malika et Sutharot. Plusieurs générations de femmes sorties de ces écoles sont devenues institutrices, professeures, docteures ; certaines ont embrassé la carrière politique, d'autres sont devenues épouses des personnalités politiques les plus en vue du Cambodge.
In the post-conflict society of Cambodia, a part of history has been forgotten and put on the back burner in order to attend to the urgent needs to rebuild a devastated country after a decade of wars and massacres. Among the "forgotten" people, there are the politicial and administrative elites who disappeared in a tragic way under the Khmer Rouge regime (1975-1979). The first executions coupled with the brutal evacuation and resettlement of this population from cities to the countryside achieved to decimate the rest of its members.
I would like to investigate the formation of the female elites that emerged in the early part of the 20th century, through two schools for girls, the Malika and Sutharot schools. Successive generations of women from these schools became primary teachers, professors, physicians, some entered in politics, others were married to leading political figures in Cambodia.