Panel presentation :
Heritage programs based on alleged universal values trigger the use of international references in the production of inhabited spaces, especially when tourism is involved. As a counterpoint to these programs, specific notions and practices are nowadays emerging in Southeast Asia that react against the effects of « global » normalisation. We believe these notions and practices are expressions of the « power to conceive of the other » (Segalen 1978) in view of the diversity of cultural, social, and linguistic universes of Southeast Asia. Drawing on case studies located in Thailand and Indonesia, we examine how government-led architectural, urban, and landscape projects generate conflicts concerning cultural references, conservation, and uses of space, because they contravene popular beliefs and practices. We consider these conflicts as « third spaces » of heritage (Bhabha 1994). We analyse them for their potential of innovation and renewal of heritage management systems and practices. The papers examine how words and discourses that surround and accompany projects express specific designations, values, and practices; how do they crystallize conflicts; how do they circulate at the local, national, and international scales; and how do they deal with difficult translations between international texts (e.g. conventions and charters) and national languages. This panel presents the results of an interdisciplinary research program entitled « The words of heritage in architectural and urban projects in Southeast Asia. Circulation, reception, creation » that has brought together architects, urbanists, geographers, lawyers and linguists. The project has been funded by the French Ministry of Culture and has been implemented in partnership with Indonesian and Thai scholars.
----
Résumé du panel :
L'action patrimoniale est un vecteur puissant d'internationalisation de la production des espaces habités, ne serait-ce que par ses incidences économiques dans le domaine du tourisme. En contrepoint des programmes patrimoniaux se revendiquant de valeurs universelles, on assiste cependant en Asie du Sud-Est à l'élaboration de propositions prenant appui sur des notions et pratiques singulières qui réagissent aux effets de normalisation « globale ». .
Notre réflexion sera centrée sur ces propositions appréhendées comme manifestations d'un « pouvoir de concevoir l'autre » (Segalen 1978), au regard de la diversité des univers culturels, sociaux et linguistiques propres à l'aire sud-est asiatique, à partir d'études de cas situées en Thaïlande et en Indonésie. Une attention particulière sera portée aux situations de conflits – de référentiels, de pratiques de restauration, d'usages – suscités par des projets architecturaux, urbains et paysagers en décalage, voire en contradiction avec les manières de penser et de faire des usagers des lieux. Considérées comme « tiers-espaces » du patrimoine, (Bhabha 1994), ces situations seront approchées sous l'aspect de leur potentiel d'innovation et de renouvellement des dispositifs et des pratiques du patrimoine.
Les communications examineront ce qui se joue, en ces circonstances, dans les formes langagières autour des projets, leur circulation et leurs échanges, à partir des mots utilisés, parfois revendiqués pour désigner le patrimoine : ceux qui permettent l'expression d'acceptions, de valeurs et de pratiques particulières, ceux qui sont l'objet de controverses et ceux qui présentent des difficultés de traduction entre les textes internationaux et nationaux.
La proposition repose sur une démarche pluridisciplinaire qui associe architectes, urbanistes, géographes, paysagistes, juristes et linguistes. Elle présentera les résultats de la recherche « Les mots du patrimoine dans le projet architectural et urbain en Asie du Sud-Est. Circulation, réception, création » réalisée dans le cadre de l'appel à projets du ministère de la Culture, en partenariat avec des chercheurs et des universitaires indonésiens et thaïlandais.