« Ethnicité » appliquée par migrants originaires de Wenzhou à Paris
Emily Hong et Pang Keng-Fong ont analysé respectivement les phénomènes des « gens du nord de la province du Jiangsu » (subeiren) à Shanghai et des quelques milliers de Musulmans du sud de l'île de Hainan en faisant référence aux théories d'ethnicité, ma recherche, après des années d'observations et d'entretiens auprès des migrants de Wenzhou, est orientée également vers cette notion qui n'est pas encore très développée en France. Surtout quand moi-même est out-group, cette ethnicité du groupe Wenzhou se manifeste, malgré la confiance déjà établie, par des propos comme : « Pourquoi fais-tu cette recherche ? Quel est ton objectif ? » « Es-tu espionne ? » « Je ne vais pas vendre notre communauté Wenzhou. »
Rendre la recherche « légitime » aux yeux de la population étudiée est une des premières tâches obligées à effectuer au commencement de ma recherche. Viennent ensuite clarifier les frontières entre les Wenzhou-ville et les Wenzhou-campagne, analyser l'importance d'être Wenzhou pour la structure des hiérarchies sociales à Paris et à Wenzhou et enfin, trouver les modalités qui font que les frontières entre « in-group » et « out-group » se déplacent.
Mon article se divisera en conséquence en quatre parties : En tant que chercheur, quelles sont les difficultés rencontrées à cause de l'ethnicité du groupe et quelles sont les solutions ? Qu'est-ce qu'un individu originaire de Wenzhou (wenzhouren) pour ces migrants eux-mêmes ? Quels sont les avantages et les inconvénients d'être Wenzhou dans la communauté chinoise à Paris ? Où se situent les frontières entre « in-group » et « out-group » ?