Panel presentation :
The notion of visibility and invisibility is a central question in the relationship between recent immigrants and the country of immigration. It brings to the fore front the tensions between the established group and the outsiders (Elias et Scotson 1965), between the majority and the minority, which is regarded as less legitimate. The analysis focuses both on the places given to newcomers by the mainstream population and institutions and on the places that immigrants create, appropriate or refuse in the new space. These processes are relational and evolve according to the contexts and situations. The dynamics of identity labeling come from actors of the immigration country as well as from immigrants. Both assimilation expectations and strategies are important in adopting the dominant norms and becoming “invisible” in the new space. On the other hand, we might also observe tensions and moment of alterisation, as well as the choice to highlight some characteristics in order to gain a public recognition of migrants' presence. The analysis of this strategic game of visibility and invisibility encompasses the place of origin, which is also a place of production of norms. Taking into account the transnational life of migrants, we arrive at a more nuanced conception of this strategic game. This dimension complicates Goffman's (1973) theater metaphor of the onstage area, the backstage, and the audience, as each role constantly shifts from one country to the other depending on the situation.
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Résumé du panel :
A travers les notions de visibilité ou d'invisibilité des migrants est posée la question du rapport des nouveaux arrivants à la société d'immigration. Il s'agit donc de s'intéresser à la tension entre établis et outsiders (Elias et Scotson 1965), entre population majoritaire s'estimant légitime et population minoritaire considérée comme moins légitime. Cet angle d'approche permet d'analyser à la fois la place qui est accordée par les institutions et la population dominante du pays d'installation aux groupes immigrants et celle que ces derniers se créent, s'approprient ou refusent dans le nouvel espace. Ces situations sont fortement relationnelles et peuvent ainsi évoluer en fonction des contextes et des moments. Ainsi, les dynamiques d'assignation identitaire peuvent venir des acteurs du pays d'immigration comme des migrants. Elles peuvent prendre la forme d'attentes ou d'actions visant à « s'intégrer », à adopter les normes dominantes, à se fondre et à s'invisibiliser dans le nouvel espace. On peut également observer des moments de tensions et de mise en altérisation, comme des tactiques de visibilisation, voire de revendications de la différence. L'espace du pays d'origine est également à prendre en compte dans ce jeu de visibilité et d'invisibilité, puisqu'il est également un espace producteur de normes. Prendre en compte la dimension transnationale de l'expérience des migrants permet d'affiner l'analyse. Cela complexifie la métaphore théâtrale de Goffman (1973), puisque la scène, les coulisses et le public peuvent changer en fonction des enjeux et se situer tour à tour dans les espaces sociaux du pays de destination ou d'installation, voire dans un entre deux.